La Marquise de Brinvilliers : célèbre empoisonneuse de Paris

Née en 1630, Marie-Madeleine Dreux d’Aubray est l’aînée d’une famille appartenant à la grande aristocratie. Son enfance est loin d’être rose et stable  : très jeune, elle perd sa mère qui meut en couches, à l’âge de 7 ans elle est violée par un domestique, puis elle entretient des relations incestueuses avec ses frères.

A 21 ans, elle épouse en l’église de Saint-Eustache à Paris le Marquis de Brinvilliers, un grand joueur trop occupé à dilapider sa fortune pour s’intéresser à sa femme. Le couple élit domicile dans un hôtel particulier de l’ancienne rue Neuve Saint-Paul, au cœur du Marais. Délaissée par son mari, elle prend pour amant le chevalier Godin de Sainte-Croix, ce que son père désapprouve totalement. Ce dernier s’empresse d’ailleurs de faire embastiller (emprisonner à la Bastille) l’amant, qui profite de son « séjour » pour s’initier à l’art de l’empoisonnement avec son compagnon de cellule Exili, célèbre empoisonneur et chimiste italien. Quelques semaines à peine plus tard, Sainte-Croix sort de prison et enseigne tout ce qu’il a appris à sa maîtresse, qui devient rapidement une experte en la matière. Elle exerce notamment sur sa femme de chambre et sur des malades de l’Hôtel Dieu, en prenant soin de tout noter : doses, longueur de l’agonie etc…). Pour se venger de son père qui fit enfermer son amant, elle feint de le soigner en l’empoisonnant à son tour, puis c’est au tour de ses frères de subir le même sort.

En 1672, Godin de Sainte-Croix meurt, et lorsque son appartement est saisi et vidé, on y retrouve une cassette renfermant de nombreuses preuve inculpant la marquise. Cette dernière s’enfuit à Londres, puis à Liège, mais elle est retrouvée et ramenée en France en 1676, où elle est condamnée à la suite de son procès. Le 17 juillet 1676, elle est  conduite en Place de Grève, pour son exécution publique par décapitation. Son corps est ensuite jeté au bûcher (au cas où, n’oublions pas qu’elle était considérée comme une sorcière) et ses cendres sont dispersées dans la Seine.

Lors de ses derniers aveux, elle admet qu’il existe un grand réseau d’empoisonneurs à Paris, proches du Roi Louis XIV, sans divulguer de nom. Une vraie chasse aux sorcières est alors lancée : c’est le début de la célèbre Affaire des Poisons, qui fit tant trembler la Cour. 

Une histoire à retrouver lors de la visite sur le Paris des Sorcières en compagnie de Hugo.